Projection de « Freaks »

Le ciné-club des deux vallées et l’école de Mortagne-du-Nord vous font redécouvrir un film culte : «Freaks» , de Tod Browning (1931)

Le Jeudi 16 décembre 2021 à 18h00, au groupe scolaire des 2 vallées de Mortagne-du-Nord (Rue Simon Beauchamp)

L’entrée est libre

Synopsis

Un cirque exhibe de vrais monstres : l’homme-tronc, la femme à barbe, les soeurs siamoises. Hans, fiancé à l’écuyère naine Frieda, est fasciné par la beauté de l’acrobate Cléopâtre. Il tombe amoureux de la belle acrobate. Apprenant que son soupirant a hérité d’une belle somme, celle-ci décide de l’épouser pour l’empoisonner ensuite avec la complicité de son amant Hercule. Mais le complot est découvert, et les amis de Hans et Frieda vont se venger…

Fiche technique

Freaks – Etats-Unis – 1932 – 1 h 04
Réalisateur et co-producteur : Tod Browning Scénaristes : Al Boasberg, Willis Goldbeck, Leon
Gordon, Edgar Allan Woolf, d’après Spurs une nouvelle de Tod Robbins
Production : Metro-Goldwyn-Mayer
Avec : Olga Baclanova, Wallace Ford, Harry Earles et de vrais phénomènes de cirque dans leur propre rôle.

Tod Browning

Tod Browning est le deuxième fils et le troisième enfant de Charles Leslie Browning et de Lydia Jane Fitzgerald Browning. Il est très tôt attiré par le monde du spectacle. Browning quitte sa famille en 1898 lors du passage d’une troupe itinérante. Browning parcourt pendant plusieurs années le sud des États-Unis, mais revient régulièrement à Louisville. En 1915, il réalise son premier film, The Lucky Transfer.
En 1925, après une série de films réalisés pour Universal et Gothic pictures, Browning réalise Le Club des trois, roman de Tod Robbins, avec Lon Chaney comme acteur principal, grâce à l’appui de Thalberg. Le film est un succès phénoménal. Chaney joue par la suite dans plusieurs films de Browning : L’Oiseau noir (1926), La Route de Mandalay (1926), L’Inconnu (1927) Londres après minuit (1927), Le Loup de soie noire (1928), À l’ouest de Zanzibar (1928), Loin vers l’est (1929). On retrouve dans ces œuvres les sujets chers à Tod
Browning: le monde interlope, le macabre, l’infirmité. La Monstrueuse Parade (Freaks,1932) reste le film qui retient une attention toute particulière au cours de
cette période. Basée sur une nouvelle de Clarence Aaron « Tod » Robbins intitulée Spurs, l’histoire a, semble-t-il, été communiquée à Browning en premier lieu par Harry Earles.
Le film met en scène des personnes dotées de malformations physiques; ces personnages considérés comme
des monstres font preuve de plus d’humanité que les êtres dits normaux. La Monstrueuse Parade révulse le
public et la critique ; c’est un échec cuisant pour le cinéaste.
Il ne réalise par la suite que quatre films et Miracles à vendre (1939) est son dernier.
Tod Browning se met à vivre en reclus. Tod Browning décède le 6 octobre 1962.

L’héritage de Tod Browning

De nombreux cinéastes ont prolongé à l’écran la réflexion de Tod Browning sur la monstruosité et l’innocence.
Tim Burton paraît aujourd’hui presque exclusivement centrée sur ces notions. On pourra, dans le sillage d’Edward aux mains d’argent (1990), de ses deux Batman (1989, 1991) ou même d’Ed Wood (1994), où Burton évoque le milieu du cinéma, retrouver l’opposition tragique d’êtres hors normes, innocents et incompris, le plus souvent considérés comme des freaks, à une société cruelle et injuste. Logiquement, l’œuvre de Burton évoque aussi le thème de la vengeance (Sweeney Todd, 2007).
David Lynch, quant à lui, en décrivant dans son Elephant Man de 1980 l’itinéraire tragique de John Merrick, personnage réel qui fut d’abord considéré comme un monstre de foire avant d’être adopté, non sans équivoque, par la haute société londonienne, traite essentiellement de l’exhibition, du voyeu- risme et de la compassion. Parmi les autres œuvres du réalisateur de Mulholland Drive (2001), la série télévisée Twin Peaks (1990) n’hésite pas à mettre en scène des personnages mystérieux, monstrueux et menaçants